Herzlich willkommen in München




"Doktor" Didier , et l'étrange créature à qui il a  involontairement redonné vie : Le Stefenstein !. . .


Projet « Retour en grâce »


      Cette idée née à la croisée d'une puissante envie de remerciements et d'un triste constat de carence  dans le système qui ma permis  d'avoir encore des projets aujourd'hui. Je cherche depuis longtemps une sorte d'engagement actif qui concrétise ces remerciements. Je crois avoir trouvé  avec ce "Retour en grâce" un moyen faire quelque chose qui renvoi l’ascenseur à tous ceux qui m'ont aidée dans toutes les formes de reconstruction que j'ai pu mettre en chantier. Le constat de carence porte sur l'accompagnement  "au quotidien" de patients qui voient leur vie totalement  bouleversé par des opérations très lourdes, qui laissent de profondes séquelles. L'offre de soutient psychologique en milieu hospitalier n'est pas réellement adaptée, tout simplement parce qu'elle ne sort pas du cadre physique de l’hôpital.  C'est, à mon humble avis, dans l'isolement "domestique" du retour chez soi que cette aide devrait prendre tout son sens. Ce projet va donc chercher à sensibiliser le grand publique et les praticiens de santé à ces moments de convalescence très compliqué pour ceux  qui les vivent et leurs aidants. Et peut être aussi apporter une forme de soutient à ces derniers . . .
Le choix de la mise en situation repose lui aussi sur deux principaux éléments : Une importante blessure au visage, parce qu'elle amène une identification presque immédiate, facile à "mette en scène" à partir d'une photo-portrait. Et il se trouve que c'est un élément technique dont je poursuis l’expérimentation quotidienne depuis près de 10 ans.

       Retour en grâce   est en fait une sorte de documentaire interactif pas très loin de ce qu'on peut appeler un «  serious game  » dans le monde de la formation professionnelle. Une déambulation ludique en réalité virtuelle, (sous casque) avec des propositions d’interaction régulière sur le parcours (via un joystick), et des éléments imposés.
On peut également prévoir une déclinaison simplifiée sous forme de site web. 
Il me manquait une matière première pour concrétiser le sentiment d’immersion dans cette réalité virtuelle dès le départ, et sauter au cœur du problème tout de suite, comme Didier l'a fait en levant le voile de notre «  Disgrâce  » avec Patricia.
Avec un petit pas de recul, c'est le principe narratif de ce film qui fait la meilleure entrée en matière possible : le choix d'une représentation (d'un avatar) parmi différents aspect de personnalité plus ou moins mis en valeur dans un «  simple  » portrait. C’est en fait une projection de l'image qu'on a de soi-même, à un moment donné ! C'est d'ailleurs le premier truc qu'on fait dans la plupart des jeux vidéo, je réinvente le fil à couper l'eau tiède jusque-là, mais avec du matériel de grand luxe si on peut recréer l'ambiance de l’arrivée dans les studios Harcourt pour que la mise en situation soit suffisamment  immersive . . .

La porte d'entrée de cette expérience ne s'ouvre donc que si l'on fournit un portrait de soi. Un petit système de filtres automatiques (façon selfie avec accessoire), va décliner cette photo en 5 ou 6 «  profils différents  » pour pouvoir s'imaginer après une reconstruction faciale. Evidemment, chaque profil correspond à une perception différente des modifications du portrait d'origine. Et c'est ce qui va nous guider dans une forme d'évolution spécifique à chaque profil sur la voie du «  Retour en grâce  ». L'aventure démarre au «  Point de Disgrâce  » ou l'on découvre son visage après l'opération de reconstruction.

L'une de particularités de la navigation qui va maintenir un fort lien d'identification, c'est qu'à chaque déambulation de l'avatar, il est régulièrement confronté «  accidentellement  » à son reflet, qui est en constante évolution visuel, en voie d’amélioration. Il perd l'interaction momentanément dans ces moments là, pour signifier la petite obsession de l'image qui se crée dans cette situation.

Chaque propositions fera l'objet d'une courte scène présentant chaque situation au plus réaliste possible, avec une bonne dose d'ironie, voir d'humour noir. Un ou deux personnages en interaction avec l'invité porteur du casque VR a chaque proposition ; c'est dans le regard de l'autre qu'on évalue le changement. Certaines rencontres apporte un objet ou un document qui peut servir plus tard, ou pas (presque pas pour les documents qui s'accumulent très vite pour rien)
Les décors et arrière plan seront d'abord très neutre, style hôpital ou administration. On y placera beaucoup d’œuvre d'art qui font références aux visages modifié, transformé pour apporter des références de visages différents déjà présent dans le paysage artistique.
Le décore de l'appartement va aussi changer progressivement en intégrants d'autres œuvres élargissant au maximum l'image acceptable d'un corps humain.

     1.La dé-momification :

On démarre sur le retrait des derniers bandages façon «  momie  » avant la sortie de l’hôpital. Le portrait de notre invité reste partiellement couvert de pansements après cette première découverte, certaines cicatrices dépassent déjà des pansements . . .

Les choix de déambulation à cette étape seront les suivants :
  • La sortie Shopping avec un aidant-proche qui croit bien faire : « - On va te planquer un peu ça ! » : écharpe - lunette - chapeau !
  • La Séance de Kiné ou il faut « exhiber » un peu les cicatrices, et repartir avec l'impression qu'on en fait jamais assez.
  • La bonne copine qui s'y connaît un peu en maquillage et qui remonte un peu le moral «  Ben c'est pas si grave au final !? »
  • La famille qui fait ce qu'elle peut, mais qui surprotège aussi, parfois aux limites de l’étouffement sociale.
  • Le RDV médical de contrôle : « - Euh, c'est très bien dans l'ensemble, mais y a juste, euh . . .  Comment vous dire ?! »
Les différents choix proposés au travers de la déambulation du personnage vont en fait définir plus ou moins la vitesse de progression vers un hypothétique retour en grâce qui n'est pas le même pour chaque profil au final de l’expérience.

On peut imaginer une petite transition sur un enfant qui tire la manche de sa maman au passage de l'avatar avec les derniers pansements :
- « 
Maman, pourquoi il a une tête toute bizarre le monsieur  ?  »

Le portrait perd ses derniers pansements au cours de cette étape pour laisser apparaître des cicatrices très rouges et «  irritantes  » : Commencent alors de courtes pertes d'interactivités avec les mains qui viennent intempestivement gratter ou tripoter le visage dans les étapes suivantes.



     2.La chenille fait son cocon :

Notre invité adapte son environnement, met en place une routine de rééducation, et renforce son petit réseau sociale dans la réalité comme sur internet. Il faut aussi s'occuper un peu l'esprit pour éviter de ruminer de mauvais doute . . .
  • Masquer les miroirs dans l'appartement, réorganiser l'agencement du salon pour regarder la télé allongée.
  • Galérer avec la bouffe parce qu'on ne peut pas manger comme on veut au début, ça bavouille, on s’étouffe, pas d’appétit . . .
  • Médicaments à heures fixes, RDV infirmières, kiné, surveillance du poids, retour au contrôle : la routine paramédicale à marche forcée.
  • Tentatives de participation à un cours de yoga, un atelier de macramé, « - parce qu'il faut bien s'occuper un peu ?!  »
  • Avec les proches et les amis, qu'est ce qu'on partage et qu'est ce qu'on tait. Où est la limite de l'humour noir sur ce nouveau visage. 
A la fin de cette étape, les cicatrices sont moins visibles, les déambulations vont un peu plus vite pour signifier qu'on retrouve toutes ses capacités physique. Moins d'irritation mais plus de reflets miroirs plus ou moins accidentels

  1. Et du cocon, s’échappe un papillon :
Saturation de la télé et des amis qui restent 3 plombes à chaque fois qu'ils passent à la maison. Envie de retrouver des éléments de la vie d’avant. Changer de coupe ou de lunettes et se racheter des fringues à la bonne taille . . .

  • Un papillon de nuit : bienvenu dans le triangle infernal « Insomnie - Zapping télé minable - Somnifères pris trop tard ! »
  • La préparation des premiers pas hors de la maison tout seul, sans assistance, pour aller chercher le pain au bout de la rue : «  - à côté de ça l’ascension de l’Everest est une ballade de santé ! »
  • Comment expliquer a des amis qui ont fait 200 bornes pour vous voir qu’au bout d’une heure trente de causette, vous commencez à fatiguer.
  • Le coiffeur qui insiste lourd pour vous faire une frange qui cacherai un peu le désastre, la vendeuse qui ne vous propose que des cols roulés pour qu’il en dépasse le moins possible . . .
  • Les collègues du boulot qui prennent vaguement des nouvelles par mail et qui redemande pour la douzième fois quand vous revenez bosser.

     4. Un papillon aux ailes fragiles

Là ça commence à faire long ! Sentiment d’enfermement, et d'éloignement, avec les RDV médicaux qui s'espacent de plus en plus, et la situation physiologique qui se évolue de moins en moins rapidement.
  • Besoin de nature et de solitude en même temps : naissance d'une passion pour les ballades en foret hors sentier, pour croiser le moins de regards possible. . .
  • Les séances de kiné se compliquent de plus en plus et commencent à faire un peu mal sur la fin ; il faudrait voir un orthophoniste ou quelqu'un de plus spécialisé ?!
  • L’éternel répétition de ce qui s'est passé et les questions qui reviennent systématiquement commencent à lasser. On doute un peu en répétant l'énoncé des espoirs d'évolution visuelle données par les médecins
  • Le RDV médical qui n'annonce pas une bonne nouvelle : et bim 15 jours d'antibio pour un tout petit truc très chiant et un peu douloureux, tant qu'à faire !
  • La petite crise d'angoisse - parno "tout le monde me regarde" qu'on abrège  de justesse en sortant du bus deux arrêt avant l'endroit ou on devait aller.

      5. On sort la tête de l'eau


Bon, là ça peut plus durer, faut faire un truc ! Ou au moins essayer !? Mais quoi, pour éviter de tourner comme un lion en cage

  • Le RDV à la sécu pour essayer de débloquer des remboursement en attente à cause un document qu'ils ont égaré.
  • On reprend contact avec les ressources humaine au boulot pour essayer de préparer le retour au poste aménagé, plus ou moins bien .
  • Le méchant petit déclic "Et puis merde, c'est a eux de s'adapter non ?! Moi je peux plus faire autrement !"

  • Refaire un peu de sport, mais y a quoi qui ne soit pas risqué docteur ?! La salle de gym ? Ah non, l'enfer absolue ce temple de la perfection corporel . . .

  • Comment on gère ceux qui «  bloquent  » sur cette différence visuelle.

On peut encore "schématiser" plusieurs étapes à faire vivre avant de parvenir à une sorte  de «retour en grâce»  dans une vie plus socialisé, qui peut prendre des formes très différentes.On imagine facilement le retour au travail comme l’une des plus évidentes, mais ce n’est parfois qu’une étape, pour certains profils. Cela peut également être un changement de travail, pour mieux s’adapter à ce nouveau visage, ou à des capacités diminuées.Une rencontre amoureuse peut également constituer une sorte d’aboutissement dans ce genre de parcours ou la solitude et l’isolement social pèse souvent très lourd.
Et enfin, à l’image même de ce que ce document pourrait représenter pour moi, si ce projet se concrétise : une création artistique plus ou moins exutoire !


Si on parviens a proposer une expérience immersive de plus d'une demi heure, je pense  qu'on s'approche d'un simulateur de convalescence post-hospitalisation maxilo-faciale. Il pourrait devenir un outils d'assistance à l'adaptation de l'image qu'on a de soi en cours de reconstruction. Il offre une perspective d'évolution du regard sur soi aussi importante que les perspectives d'évolution du visage opéré. 

Il propose également un regard immersif aux aidants proches, pour comprendre certaines réactions, certaines distanciations . Pour le grand publique, c'est une expérience de confrontation au regard des autres, qui remonte aux sources de la différence subit en société. 


Pour finir, concernant l’univers hospitalier et paramédicale, je ne prétend pas proposer un véritable outils de formation, mais rien n'empêche de le développer plus spécifiquement dans ce sens dès le départ, ou d'en développer une version plus "technique" au sens médicale.




Réalisation technique :

Tournage des scènes d'interaction personnages / environnement virtuel :



Il se fera sur fond vert, pour y intégrer des décors numériques en post production. Dans cet univers visuel d’arrière plan on placera beaucoup d’œuvres d'art autour de vision différentes du visage et du corps en général. Tableaux, photos, affiches de filmes, pochettes de disques, couvertures de livres, extrait d’émissions de télé.Les lieux principaux seront les suivants, dans l'ordre d'apparition :


- Cabinet médical-paramédical générique : seul les tons de couleurs et les ouvres d'arts changent => Déclinable plus tard en bureau d'administration / sécu dans les tons gris.

L'appartement est divisé/résumé en 2 espaces  thématiques :

- Salon-chambre : Lieu des interactions sociales, de la détente, de l'accès aux réseaux sociaux - éclairage doux, musique assez présente.

- Cuisine-salle de bain : Lieu des interactions physiologiques ou médicales. Lumière cru façon néon, très "technique". Musique plus lointaine, bruits de voisinage. 

- Les extérieurs : Le pas de la porte de l'appartement ; une rue très bruyante ; transport en commun type tram ; un commerce avec beaucoup de clients.



La musique sera régulièrement évoqué visuellement (CD, Vinyle, affiche de concerts) et pourra faire l'objet d'interactions, mais un environnement sonore construit différemment pour chaque étape va renforcer l'impression d'immersion.
Son évolution évoque celle de l'état d'esprit de l'invité.

Les premières étapes seront «habillées» de musiques plutôt douces, assez lente, reggae, folk, pop calme, bossa nova, etc... Un peu à la façon d'une radio qu'on laisse tourner en faisant autre chose . Cela reflète l'envie de cocooning, de replis chez soi, pour contre-balancer la froideur de l’hôpital, et encaisser les premiers regards insistants.En avançant dans les étapes, on accélère un peu les tempos, en ajoutant du jazz, des musiques du mondes, et un peu de musique électro pour signifier une envie de changement, de casser un peu la routine.
Quelques morceaux rock apparaissent sur les propositions qui évoquent les premiers signe d'impatience.
On peut aussi associer les passages qui évoquent des petites victoires du quotidien avec des versions «live» qui conservent les acclamation du publique.


Les scènes des premières sorties seront accompagnés d'une musique plutôt rock à un volume un peu plus fort, entrecoupé de sons urbains stridents (sirènes, marteaux-piqueurs, freins de métro). On recrée ainsi la rapide perte d’entraînement de l'oreille au niveau sonore urbain en extérieur.
Dans le même esprit, les premiers plan de déplacement hors de la maison sont toujours «surexposé» pour donner un effet d'éblouissement. Ce sera limité aux premières étapes de l’environnement pour évoquer de décalage qui se crée après plusieurs semaine d'hospitalisation. L’idée à faire passer globalement, c'est l'impression de ne plus être adapté à son propre environnement.










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